Si la science normative du raisonnement n’est généralement rapprochée de l’esprit humain que pour mieux en montrer l’hétérogénéité, c’est un tout autre rapport qu’entretient la logique avec la pensée non plus individuelle mais collective. Cette relation fut mise en exergue par un certain nombre d’auteurs du dix-neuvième siècle qui ont délibérément cherché à combiner des réflexions sociopolitiques à un souci d’élucidation épistémique. Penser ensemble des domaines en apparence aussi éloignés que la logique et l’étude des sociétés humaines a fait émerger quelque chose comme une logique sociale.
Que recouvre-t-elle au juste ? La logique sociale est-elle une logique du social ? Désigne-t-elle un courant de pensée relativement homogène ?
La naissance d’un certain nombre de sciences humaines (à commencer par la sociologie et l’économie), par leur application des statistiques et des probabilités au fait humain, en est une manifestation patente. Derrière ce phénomène se cache une réflexion portée par des courants philosophiques comme le positivisme, l’utilitarisme et le pragmatisme qui intègrent au cœur de leurs méthodes et doctrines, à divers titres, l’idée d’un caractère social lié à la logique, comme celle d’une constitution logique des approches sociales. C’est à la mise en valeur de ce courant souterrain supposé que seront consacrées les interventions de cette journée d’étude.
Programme
10h : Accueil 10h30 : Ali Benmakhlouf : « Le rapport moyens/fin : quelle procédure ? » 11h15 : Jean-Marie Chevalier : « Sciences sociales et fondement social de la logique chez Peirce » 12h : Pause déjeuner 14h : Vivien Krystkowiak : « Logique et progrès : l’étude des phénomènes sociaux chez John Stuart Mill » 14h45 : Céline Bonicco : « Où est la logique dans La logique sociale de Gabriel Tarde ? » 15h30 : Pause-café 16h00 : Mikaël Cozic : « John Stuart Mill et l'économie comme science abstraite »
Organisation
Vivien Krystkowiak, Doctorant contractuel en philosophie et membre du LIS à l'UPEC