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Séminaire "La décolonisation des savoirs : pour une géographie postcoloniale de la connaissance"

Publié le 27 janvier 2012

1ère séance du séminaire "La décolonisation des savoirs" divisé en dix séances qui auront lieu de février à juin 2012 et organisé par des doctorants, rattachés notamment à l'équipe Lis.

Date(s)

le 3 février 2012

de 14h à 16h
Lieu(x)
Créteil
UPEC
Centre multidisciplinaire de Créteil, bâtiment i, salle 336
61, avenue du Général de Gaulle
94010 Créteil cedex
> plan d'accès
Séance 1/10: Pour une géographie postcoloniale de la connaissance

Résumé

« Décolonisation des savoirs », ce mot d’ordre tend de nos jours à dessiner un programme de recherche interdisciplinaire original. Ceci n’est certainement pas étranger à l’introduction (se produisant non sans heurts) des postcolonial studies anglophones dans le champ académique français. Ce que les études postcoloniales nous auront appris à reconnaître, c’est que la décolonisation n’est pas seulement une tâche politique, mais aussi une tâche proprement épistémologique. Ainsi que l’écrit Robert J.C. Young, le postcolonialisme «combine les innovations épistémologiques et culturelles du moment postcolonial avec une critique des conditions de la postcolonialité ». Il s’agit alors de thématiser les politiques de connaissance en situation postcoloniale.

Cependant, nous n’en sommes pas encore au stade où l’on pourrait élaborer une théorie générale de la décolonisation épistémique. Nous en sommes à celui du projet. Il ne s’agit encore que de dresser un « inventaire » des pratiques théoriques concrètes de décolonisation des savoirs. Or, cette dernière, ainsi qu’en témoignent les oeuvres de Frantz Fanon, Edward Said, Dipesh Chakrabarty et bien d’autres encore, ne repose en rien sur la pure condamnation, voire la négation de ladite «pensée occidentale», mais bien plutôt sur sa «désoccidentalisation», ses traductions, ses déplacements.

Il s’agit en somme de rendre compte de la conversion des théories nées sur le sol européen en théories voyageuses (ce que l’on pourrait encore appeler des «théories en dispersion») phénomène qui n’est pas nouveau, mais qui, en contexte postcolonial, devient une véritable stratégie de connaissance. Chaque séance du séminaire retracera l’un de ses nombreux voyages, avec pour horizon lointain la production de ce que l’on pourrait définir comme un discours de la méthode décoloniale.

Direction

- Orazio Irrera (CSPRP, Université Paris 7-Denis Diderot)
- Daniele Lorenzini (Université Paris-Est Créteil / Università «La Sapienza» di Roma)
- Matthieu Renault (CSPRP, Université Paris 7- Denis Diderot; Programme TIC-Migrations, Fondation Maison des Sciences de l’Homme / Telecom ParisTech)
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