Axes de recherche du LIS

Publié le 13 avril 2010 Mis à jour le 17 avril 2023

Les travaux menés par les membres de l'EA LIS se structurent autour de trois axes principaux et transversaux :

Axe 1 : Philosophie, Savoirs et Société

L’axe 1 du LIS, « Philosophie, Savoirs et Société » regroupe les travaux des chercheurs du laboratoire portant sur l’analyse des grandes questions qui se posent aux sociétés contemporaines. Les travaux qu’il regroupe sont animés par une triple conviction : les savoirs doivent être renouvelés pour éclairer les problèmes du monde contemporain ; ils doivent être ouverts à la pluridisciplinarité ; et ils doivent se nourrir de l’histoire des idées. En effet, le contemporain ne s’éclaire pas par lui-même : il est nécessaire de prêter attention au temps long.

Objet 

Mis en perspective par l’histoire de la philosophie, les objets privilégiés sur lesquels portent les recherches de l’axe 1 touchent aux questions saillantes d’aujourd’hui : la santé (renouvellement de la relation médecin-patient, place de la personne et du patient dans les lieux de soin, lien entre santé et littérature envisagés du point de vue de la médecine narrative (ateliers d’écriture, bibliothérapie) ; formes contemporaines de vulnérabilités, philosophies du corps, conceptions de la santé et de la maladie, soutenabilité et justice du système de santé actuel, conditions de possibilité de la global health…) ; l’environnement, naturel et social (problème de la crise écologique, problème des rapports entre nature et culture, problème des relations entre humains et non-humains, compréhension du vivant…) ; l’éducation (problème du développement cognitif et affectif de l’enfant, controverses sur les pédagogies, rapport aux savoirs scolaires et non scolaires, problème de l’autorité…) ; la citoyenneté (processus de démocratisation et de dé-démocratisation, relations entre les individus et les institutions, usages civiques et solidaires, question de la souveraineté et des frontières, droits humains et accueil des exilés…) ; les inégalités (économiques et sociales, culturelles, scolaires, environnementales, mais aussi inégalités liées au genre, à la race ou au handicap…).

Méthodologie 

Elle est à la fois diagnostique et critique :

  • D’un point de vue diagnostique, notre méthode philosophique, s’appuyant sur les traditions de la philosophie bien représentées par les collègues du LIS, depuis l’antiquité jusqu’à nos jours, consiste à penser ces questions sociales à partir d’un dialogue interdisciplinaire, mobilisant notamment les différents champs des sciences humaines et sociales (histoire, sociologie, anthropologie, psychologie, psychanalyse…), en lien avec les recherches menées d’une part en littérature et d’autre part en sciences de la vie et de la médecine.
  • D’un point de vue critique, la méthode consiste à repérer et évaluer les normes liées aux pratiques : les normes immanentes aux pratiques (normes organisationnelles, normes logiques, mais aussi normes morales ou normes esthétiques), les normes mises en œuvre par les professionnels et les usagers à l’intérieur des institutions (l’hôpital, l’école, la ville, l’entreprise…) comme à l’extérieur, ainsi que les normes éthiques et politiques qui peuvent, ou doivent, orienter ou modifier ces pratiques. Cette ambition suppose une analyse des discours, des paradigmes, des langages et des représentations.

Outre les recherches classiques en histoire de la philosophie, l’axe 1 entend promouvoir les travaux de « philosophie de terrain », qui articulent les savoirs savants et les savoirs des praticiens, dans la perspective d’une collaboration entre théoriciens et professionnels, et d’un dépassement de l’opposition entre le savoir légitime des experts et le savoir assujetti des citoyens.

Perspectives 

Étant donné les objets privilégiés sur lesquels elles portent, les recherches menées à l’intérieur de l’axe 1 du LIS s’organisent selon deux perspectives fortes :

  • 1- Santé, vie, environnement.
  • 2- Éducation, citoyenneté, inégalités.


Axe 2 : Poétique et rhétorique des textes

L’axe 2 ouvre les trois domaines de réflexion suivants :
  • Poétique et imaginaire des genres littéraires
  • Du texte à ses supports
  • Du genre et des genres : discours et représentations des masculins et des féminins
Sous-axe 1

Poétique et imaginaire des genres littéraires

Cet axe s’intéresse à l’histoire, à la théorie et à l’imaginaire des genres littéraires, de l’Antiquité à nos jours. Il étudie la poétique des genres en l’articulant fortement à l’histoire de la littérature et des représentations. Attentif à la « vie des formes » (notamment autour de l’hybridation et de l’intertextualité) et à leur réception, ses recherches portent tout particulièrement sur :

  • l’imaginaire du monde antique (et sa transmission jusqu’au XXIe s.) ;
  • la littérature et les savoirs (de la rhétorique antique aux Lumières, en passant par l’humanisme) ;
  • la poétique de la fiction (de la Renaissance au XXIe s.) ;
  • le théâtre et ses mutations (de l’Antiquité au théâtre contemporain) ;
  • les écritures de soi (du XVIIe au XXIe s.) ;
  • la poétique et les usages de la poésie lyrique à l’époque moderne ;
  • la littérature et la spiritualité (de l’époque moderne au XXe s.).
Sous-axe 2

Du texte à ses supports

Ce sous-axe de recherche entend privilégier une approche historique des rapports entre le texte, le paratexte éditorial et auctorial, voire l’avant-texte. En s’intéressant à ces zones indécises entre le dedans et le dehors, ces frontières mouvantes entre texte et hors-texte, zones de transition mais aussi, selon Gérard Genette, de transaction, qui entourent le texte et le prolongent, il s’agit de s’intéresser au texte dans son processus de création et dans sa réception littéraire via un support médiatique (manuscrit, imprimé ou numérique).

Ouverte à la transdisciplinarité et inscrite dans le temps long, la réflexion visera donc à ne pas couper la littérature, quelles que soient ses formes et ses genres, de ses conditions de création, production, diffusion et légitimation. Elle entend interroger les « médiamorphoses » de l’écriture, autrement dit, l’influence qu’exerce sur elle le support ou le medium, dans ses évolutions, de l’Antiquité à la « convergence numérique » actuelle, sans négliger les mutations de la lecture et de la posture d’auteur que de telles médiamorphoses engendrent.

Sous-axe 3

Du genre et des genres : discours et représentations des masculins et des féminins

On réfléchit dans ce sous-axe aux discours et aux représentations qui fixent, problématisent et font évoluer au fil des siècles les rôles masculins et féminins dans la littérature. Le questionnement peut être porté dans différentes perspectives :

  • Rhétorique, quand on examine la manière dont se tiennent les discours sur « la différence des sexes » ;
  • Thématique, quand on ausculte les figurations proposées de cette différence ;
  • Poétique, quand elle interroge les affinités supposées qui réputent masculins ou féminins tels et tels types d’écrits ;
  • Relevant de la sociologie de la littérature quand on se demande comment se répartissent les rôles genrés dans la vie littéraire : qui écrit et qui lit ? Qui publie et qui critique ? on peut réfléchir dans cette optique à la question de la légitimité des discours et des savoirs (comment se construit une autorité ?) en lien avec une orientation de l’axe 1.

Ces pistes de réflexion sont approchées dans le temps long (de l’Antiquité à nos jours) et les études littéraires y croisent d’autres disciplines (philosophie, histoire ou anthropologie, par exemple).


Axe 3 Échanges culturels, francophonies, histoire connectée des littératures

Particularité de l’Université Paris-Est Créteil depuis des années, dotée d’une forte attractivité internationale marquée par diverses collaborations, les échanges culturels et les francophonies font l’objet des regards croisés des spécialistes de l’Antiquité, de littérature française et de littérature générale et comparée (littératures européennes et américaines, littératures postcoloniales) de l’équipe.

Ce volet des recherches du LIS inscrit pleinement le laboratoire au cœur de l’axe stratégique « francophonies et plurilinguismes » de l’UPEC et assure sa participation au programme scientifique de l’EUR FRAPP « Francophonies et Plurilinguismes : Politique des langues » (ANR-18-EURE-0015 FRAPP), notamment à son axe directeur « Communautés imaginées et politique des langues ».

Par le décloisonnement disciplinaire et le décentrement épistémique qui les caractérisent, les travaux de l’axe entendent contribuer à la réflexion sur les conditions de possibilité d’une « histoire connectée » des littératures, en reprenant le fonctionnement et la narrativité du modèle théorisé par l’historien de l’époque moderne Sanjay Subrahmanyam à partir des interactions et des interdépendances qui se tissent « non entre [les Empires], dans [les] interstices », mais « dans [les Empires], en travers ».

Pour ce faire, les recherches menées au sein de l’axe s’appuient plus spécifiquement sur l’articulation de deux perspectives :
 
Perspective comparatiste 

Une perspective comparatiste autour des transferts culturels, des questions de traduction et de plurilinguismes, des relations entre littérature et histoire, entre littérature et arts, entre littérature et philosophie

Perspective théorique 
  • Études culturelles (gender studies, postcolonial studies …),
  • Déconstruction des hiérarchies culturelles (« culture populaire », littérature de genre …)
  • Théories de la fiction
  • Littérature et politique
  • Enjeux bio- et écopolitiques du monde contemporain


Ces thématiques seront développées en lien avec l’axe 1 : inégalités (économiques et sociales, culturelles, scolaires, environnementales, mais aussi inégalités liées au genre, à la race ou au handicap...).