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Appel à communication "Vivre sa vie, La philosophie sociale face aux formes de vie"
Publié le 7 mars 2016
Appel à communication dans le cadre du colloque colloque "Vivre sa vie, La philosophie sociale face aux formes de vie" du 31 mai au 1er juin 2017, organisé par Lucile Richard , doctorante en Philosophie à l'UPEC/Sciens Po, Yaël Gambarotto, étudiant à l'UPEC et Guillaume Le Blanc, professeur de Philosophie et membre du LIS.
Date(s)
du 5 janvier 2017 au 20 février 2017
♦ Présentation
En se donnant pour objectif le diagnostic critique des
« pathologies » sociales et des contraintes matérielles, psychologiques et symboliques pesant sur la réalisation de soi des individus, la philosophie sociale, dans la diversité des approches que ce courant, cette attitude, cette pratique, recouvre, formule un questionnement, indissociablement politique et éthique, sur le présent. Il nous semble que ce diagnostic, que l’on pourrait qualifier de « diagnostic critique du présent », ne peut faire aujourd'hui l'économie d'une réflexion sur ce que signifie « réussir sa vie », réflexion qui entre en résonance avec les discussions récentes, provenant de disciplines diverses mais complémentaires, sur ce que l’on nomme aujourd’hui la problématique des « formes de vie ».
C’est pourquoi l’objectif de ce colloque est de confronter ces deux problématiques, d'interroger la manière dont celles-ci se complètent et s’enrichissent, ou à l’inverse, entrent l’une avec l’autre dans une relation critique.
Dans ce but, nous chercherons à y questionner les principes, les modalités et les enjeux des recoupements ou des écarts existants dans le traitement, par ces deux entrées, de ce que signifie vivre sa vie.
« Vivre sa vie », cette expression concentre à elle seule les difficultés d’un tel rapprochement en montrant que celui-ci consiste à croiser, depuis la question du corps comme organisme vivant, la question de la vie bonne, à celle de la vivabilité – voire de la viabilité – différenciée des formes de vie, selon qu’elles répondent ou non aux standards de la vie réussie.
« Vivre sa vie » donc, plutôt que « mener sa vie », de manière à réfléchir sur les conditions sociales, économiques et politiques qui donnent aux individus la possibilité de prendre leur vie comme un objet, un projet, un processus à leur charge et sur lequel ils ont une influence ; de manière aussi, à réfléchir à la validité d’une telle approche de la vie comme un bien qu’on a la responsabilité de faire fructifier, de rendre riche et intéressante et que l’on peut mettre à distance pour la façonner ; de manière enfin à réfléchir les normes, les valeurs et les idées qui permettent de distinguer parmi ceux qui « vivent leurs vies », et ceux qui ne la vivent pas car ils en restent spectateurs, « passent à côté » de celle-ci comme on dit, ou la mène d’une façon qui fait qu’on ne peut les qualifier autrement qu’en s’écriant « ceci n’est pas une vie ».
Dans ce cadre, qu'il s'agisse d'interroger une vie, de la qualifier ou de mettre à jour les processus de disqualifications qui la vulnérabilisent ou la méprisent, c'est toujours à partir de ces vies qu'il s'agira de penser. Non pas dans une position de surplomb sociologique, non pas en réfléchissant dans le dos des sujets qui portent ces vies, mais bien à leur hauteur.
C'est donc dans la reconnaissance et l'attention à toutes les formes de vie, des expériences quotidiennes, singulières ou répétitives, que nous nous plaçons, pour envisager la philosophie sociale comme une entrée en lutte contre ce qui menace ces vies, contre « toutes ces manières, y compris savantes, d'être inattentif au 'comment' » (Macé, 2016).
♦ Thèmes à aborder
Nous interrogerons, de ce fait et depuis cette formule courante, les déplacements méthodologiques, politiques, narratifs et éthiques qu’opère une telle attention à la diversité des formes de vie, mais surtout aux valeurs et aux idées que celles-ci impliquent pour les diverses approches aujourd’hui existantes en philosophie sociale. En particulier, nous nous demanderons :
• D’un point de vue théorique, en prenant en responsabilité l'attention aux vies :
Qu’est ce que cette attention aux formes de vie modifient, rend central ou caduque dans les développements actuels de la philosophie sociale ?
À quel positionnement normatif peut correspondre une telle attention aux formes de vie ?
• D’un point de vue méthodologique, en envisageant la philosophie sociale comme philosophie de terrain :
Quelle place laissée aux évaluations portées par les individus eux-mêmes, lorsqu’ils réfléchissent à la forme prise par leurs vies ? Doit-on se considérer comme les porte-paroles des vies invisibles, précarisées, mutilées ? Si oui, sur quels modes ? En montrant ce qui les rend impropres ou invivables, ou bien en montrant au contraire ce qui fait d’elles des vies également valides et valables ?
Comment penser ces vies sans les déposséder de leur expérience singulière, ni les mépriser ? Quelle place donnée au terrain de l’analyse ? Comment le délimiter, le localiser ? Sur quels critères ?
Comment justifier le fait qu’il représente ou non une forme de vie caractéristique des problèmes de notre temps, qui matérialise ou peut nous aider à comprendre les moyens de les résoudre ?
• D'un point de vue narratif, en abordant la question du point de vue du récit :
Comment les discours du terrain construisent celui-ci ? Comment le récit de soi prend-il forme et que nous dit-il de la manière dont il encadre ce terrain ?
Comment la littérature peut-elle entrer en résonance avec la philosophie sociale pour permettre de faire le récit de toutes ces vies et de leur qualification dans des formes ? Comment la littérature offre-t-elle à toutes ces vies ordinaires la possibilité de se raconter, d'entendre les voix de faible ampleur pour les restituer dans un récit de soi qui ne les sépare jamais d'un récit collectif ?
• D’un point de vue éthique et politique, en établissant un diagnostic critique du présent :
Quelles formes de vie ou quel rapport aux formes de vie, peut dès lors permettre l’auto-réalisation de soi ? Sur quel critère, si critère il doit y avoir, doit-on ou peut-on distinguer ce qui n’est pas une vie et ce qui en fait une, ce qui permet de la vivre ou ce qui ne le permet pas ?
Comment doit-on ou peut-on envisager les manières de transformer les formes de vie ou d’en inventer de nouvelles pour que celles-ci deviennent vivables pour le plus grand nombre ? A partir de quelle définition de la vie et de ce qui la rend vivable ? A partir de quels rapports aux normes ? En privilégiant quelles pratiques et quelles actions ? Comment, en d’autres termes, doit-on articuler normativité, viabilité et agentivité pour formuler une politique et un éthique des formes de vie qui répondent aux exigences de justice sociale propre à la philosophie sociale ?
♦ Les propositions de communication
• Modalités de soumission :
- Un résumé détaillé (entre 500 et 750 mots) de votre proposition de communication en format PDF, préparé pour une lecture anonyme.
- Un document séparé spécifiant clairement votre nom, le titre de votre proposition et votre affiliation institutionnelle.
- Les propositions doivent être adressées à l’adresse suivante : colloque.vivresavie@gmail.com
• Veuillez noter que :
- Le colloque se tiendra mercredi 31 mai et jeudi 1er juin
- La date limite de soumission des propositions est le 20 février 2016
- Les propositions et les contributions finales pourront être écrites en Anglais et en Français, qui sont les deux langues de travail de la conférence.
• Procédure de sélection :
- Le comité d'organisation sélectionnera environ une douzaine de propositions sur une base d’anonymat.
- Les participants sélectionnés en seront informés le 15 avril 2016. Une réponse sera faite à toutes les propositions.
En se donnant pour objectif le diagnostic critique des
« pathologies » sociales et des contraintes matérielles, psychologiques et symboliques pesant sur la réalisation de soi des individus, la philosophie sociale, dans la diversité des approches que ce courant, cette attitude, cette pratique, recouvre, formule un questionnement, indissociablement politique et éthique, sur le présent. Il nous semble que ce diagnostic, que l’on pourrait qualifier de « diagnostic critique du présent », ne peut faire aujourd'hui l'économie d'une réflexion sur ce que signifie « réussir sa vie », réflexion qui entre en résonance avec les discussions récentes, provenant de disciplines diverses mais complémentaires, sur ce que l’on nomme aujourd’hui la problématique des « formes de vie ».
C’est pourquoi l’objectif de ce colloque est de confronter ces deux problématiques, d'interroger la manière dont celles-ci se complètent et s’enrichissent, ou à l’inverse, entrent l’une avec l’autre dans une relation critique.
Dans ce but, nous chercherons à y questionner les principes, les modalités et les enjeux des recoupements ou des écarts existants dans le traitement, par ces deux entrées, de ce que signifie vivre sa vie.
« Vivre sa vie », cette expression concentre à elle seule les difficultés d’un tel rapprochement en montrant que celui-ci consiste à croiser, depuis la question du corps comme organisme vivant, la question de la vie bonne, à celle de la vivabilité – voire de la viabilité – différenciée des formes de vie, selon qu’elles répondent ou non aux standards de la vie réussie.
« Vivre sa vie » donc, plutôt que « mener sa vie », de manière à réfléchir sur les conditions sociales, économiques et politiques qui donnent aux individus la possibilité de prendre leur vie comme un objet, un projet, un processus à leur charge et sur lequel ils ont une influence ; de manière aussi, à réfléchir à la validité d’une telle approche de la vie comme un bien qu’on a la responsabilité de faire fructifier, de rendre riche et intéressante et que l’on peut mettre à distance pour la façonner ; de manière enfin à réfléchir les normes, les valeurs et les idées qui permettent de distinguer parmi ceux qui « vivent leurs vies », et ceux qui ne la vivent pas car ils en restent spectateurs, « passent à côté » de celle-ci comme on dit, ou la mène d’une façon qui fait qu’on ne peut les qualifier autrement qu’en s’écriant « ceci n’est pas une vie ».
Dans ce cadre, qu'il s'agisse d'interroger une vie, de la qualifier ou de mettre à jour les processus de disqualifications qui la vulnérabilisent ou la méprisent, c'est toujours à partir de ces vies qu'il s'agira de penser. Non pas dans une position de surplomb sociologique, non pas en réfléchissant dans le dos des sujets qui portent ces vies, mais bien à leur hauteur.
C'est donc dans la reconnaissance et l'attention à toutes les formes de vie, des expériences quotidiennes, singulières ou répétitives, que nous nous plaçons, pour envisager la philosophie sociale comme une entrée en lutte contre ce qui menace ces vies, contre « toutes ces manières, y compris savantes, d'être inattentif au 'comment' » (Macé, 2016).
♦ Thèmes à aborder
Nous interrogerons, de ce fait et depuis cette formule courante, les déplacements méthodologiques, politiques, narratifs et éthiques qu’opère une telle attention à la diversité des formes de vie, mais surtout aux valeurs et aux idées que celles-ci impliquent pour les diverses approches aujourd’hui existantes en philosophie sociale. En particulier, nous nous demanderons :
• D’un point de vue théorique, en prenant en responsabilité l'attention aux vies :
Qu’est ce que cette attention aux formes de vie modifient, rend central ou caduque dans les développements actuels de la philosophie sociale ?
À quel positionnement normatif peut correspondre une telle attention aux formes de vie ?
• D’un point de vue méthodologique, en envisageant la philosophie sociale comme philosophie de terrain :
Quelle place laissée aux évaluations portées par les individus eux-mêmes, lorsqu’ils réfléchissent à la forme prise par leurs vies ? Doit-on se considérer comme les porte-paroles des vies invisibles, précarisées, mutilées ? Si oui, sur quels modes ? En montrant ce qui les rend impropres ou invivables, ou bien en montrant au contraire ce qui fait d’elles des vies également valides et valables ?
Comment penser ces vies sans les déposséder de leur expérience singulière, ni les mépriser ? Quelle place donnée au terrain de l’analyse ? Comment le délimiter, le localiser ? Sur quels critères ?
Comment justifier le fait qu’il représente ou non une forme de vie caractéristique des problèmes de notre temps, qui matérialise ou peut nous aider à comprendre les moyens de les résoudre ?
• D'un point de vue narratif, en abordant la question du point de vue du récit :
Comment les discours du terrain construisent celui-ci ? Comment le récit de soi prend-il forme et que nous dit-il de la manière dont il encadre ce terrain ?
Comment la littérature peut-elle entrer en résonance avec la philosophie sociale pour permettre de faire le récit de toutes ces vies et de leur qualification dans des formes ? Comment la littérature offre-t-elle à toutes ces vies ordinaires la possibilité de se raconter, d'entendre les voix de faible ampleur pour les restituer dans un récit de soi qui ne les sépare jamais d'un récit collectif ?
• D’un point de vue éthique et politique, en établissant un diagnostic critique du présent :
Quelles formes de vie ou quel rapport aux formes de vie, peut dès lors permettre l’auto-réalisation de soi ? Sur quel critère, si critère il doit y avoir, doit-on ou peut-on distinguer ce qui n’est pas une vie et ce qui en fait une, ce qui permet de la vivre ou ce qui ne le permet pas ?
Comment doit-on ou peut-on envisager les manières de transformer les formes de vie ou d’en inventer de nouvelles pour que celles-ci deviennent vivables pour le plus grand nombre ? A partir de quelle définition de la vie et de ce qui la rend vivable ? A partir de quels rapports aux normes ? En privilégiant quelles pratiques et quelles actions ? Comment, en d’autres termes, doit-on articuler normativité, viabilité et agentivité pour formuler une politique et un éthique des formes de vie qui répondent aux exigences de justice sociale propre à la philosophie sociale ?
♦ Les propositions de communication
• Modalités de soumission :
- Un résumé détaillé (entre 500 et 750 mots) de votre proposition de communication en format PDF, préparé pour une lecture anonyme.
- Un document séparé spécifiant clairement votre nom, le titre de votre proposition et votre affiliation institutionnelle.
- Les propositions doivent être adressées à l’adresse suivante : colloque.vivresavie@gmail.com
• Veuillez noter que :
- Le colloque se tiendra mercredi 31 mai et jeudi 1er juin
- La date limite de soumission des propositions est le 20 février 2016
- Les propositions et les contributions finales pourront être écrites en Anglais et en Français, qui sont les deux langues de travail de la conférence.
• Procédure de sélection :
- Le comité d'organisation sélectionnera environ une douzaine de propositions sur une base d’anonymat.
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