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PATOUX Julien
Doctorant en philosophie
Publié le 25 janvier 2024 – Mis à jour le 30 janvier 2024
Thèmes de recherche
- Philosophie
- Psychiatrie
- Soin
Thèse en cours
Titre : Mélancolie religieuse et délire mystique : aspects historiques, épistémologiques et cliniques
Directeur de thèse :
Roberto Poma
Résumé :
De nos jours, toutes les pathologies concernant l’être humain, y compris les pathologies psychiatriques, sont identifiées, nommées et classifiées. Le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, publié pour la première fois en 1844 par l’Association des Psychiatres Américains, en est à sa cinquième édition. Ce dernier tend à harmoniser les pratiques psychiatriques au niveau mondial, de la subjectivité d’un trouble à l’objectivité diagnostique. La classification met à profit la généralisation des états au détriment de la spécificité des individus.
Les délires mystiques sont, selon le manuel, des pathologies. Ce sont des croyances erronées face à une vérité irréfutable, avec une thématique en lien avec la religion ou la spiritualité. Lorsque le délire reste confiné à l’espace privé, l’action médicale est inexistante. Son intérêt se légitimise en cas de trouble à l’ordre public, d’auto ou d’hétéro-agressivité. Par le passé, aux XVIème – XVIIème siècles, nombre de mystiques ayant des comportements « étranges » étaient considérés comme des élus ou, au pire, comme des individus dangereux pour l’ordre de l’église et de la foi. Pourquoi de tels changements ? Comment est-on parvenu à ce changement de paradigme dans la culture occidentale ? Il existe des sociétés, y compris dans le monde occidental, où certaines formes de mysticisme sont « autorisées » par les institutions et les croyances collectives. Pourquoi donc continue-t-on de pathologiser le mysticisme ? Quelle légitimité donne-t-on à la classification aujourd’hui ? Il existe sans doute plusieurs formes ou plusieurs degrés de mysticisme. Quelle est la frontière entre un mysticisme normal et un mysticisme pathologique ? Quelles compétences détient l’autorité médicale pour faire ce distinguo ? S’agit-il d’une frontière rigide ou bien fluide et poreuse ?
Ce travail de recherche vise à répondre à ces différentes interrogations. Comment expliquer cette course effrénée vers la rationalité contre l’insaisissable ? Quelle(s) solution(s) offre notre société moderne face à l’excès de croire ? L’évolution de la place du délire dans ce monde a-t-elle appris du passé ? Nous sommes convaincus que l’histoire nous aide à répondre à ces questions. Nous partons du postulat que l'évolution de la prise en compte de la mélancolie religieuse dans le temps et au sein de la société a évolué vers un délire pathologique, mystique. Nous développerons cette évolution à travers quatre chapitres chronologiques. La première sera dédiée à Robert Burton (1621, Anatomy of melancholy), qui expose le concept de mélancolie religieuse au XVIIème siècle. La classification de ce concept, le passage à sa pathologisation seront mis en évidence par l'étude des travaux de François Boissier de Sauvages Lacroix et Jean-Etienne Dominique Esquirol. Enfin nous évoquerons la pensée humaniste psychiatrique d'Henry Ey, philosophe du XXème siècle. Ce travail de recherche sera complété par des études de cas cliniques, d'hier à aujourd'hui, dans le but de donner plus de verticalité (histoires individuelles uniques) au thème du délire mystique.
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